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juillet 2, 2013 / njaone

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Il n’y aura plus de nouvelles publications sur cette adresse. 

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Mai 8, 2013 / njaone

Les échos du passé

Le temps est venu de rétablir notre vérité historique. Rappelons nous donc ensemble d’un des royaumes les plus puissants d’Afrique de l’ouest. Racontons avec fierté l’histoire du royaume d’Abomey.

 Aussi longtemps que les lions n’auront pas leur historien, les récits de chasse tourneront toujours à la gloire du chasseur.

UNE ORIGINE

C’est à partir du XVII siècle que s’éleva sur une partie du Bénin actuelle le royaume d’Abomey.

Voici comment surgit du bruissement de l’histoire ce puissant royaume : la dynastie d’Abomey a pour origine le royaume de TADO, royauté située sur la rive droite du fleuve mono.

Les anciens nous racontent que Tenou Guessou alors roi du TADO épousa une femme appelée Gbekpo qui avait le pouvoir de se métamorphoser en panthère. De leur union naquit de nombreux descendants mais l’un d’eux appelé Adjahounto marqua de son empreinte le cours de l’histoire. A la mort de leur père Tenou Guessou , une querelle de succession divisa les fils du roi, Adjahounto n’eut d’autre choix que celui de quitter le royaume de son père. Il trouva alors refuge dans la région de togo-goussa où il fonda le royaume d’ALLADA.

Adjahounto eu trois fils mais à sa mort un conflit éclata entre ces derniers pour la succession au trône d’ALLADA. Pour régler le conflit les trois frères trouvèrent une solution de consensus. L’un d’eux prit la sucession de son père sur le trône d’ALLADA. Le second prit la direction d’Adaché, fonda le royaume de Porto-Novo et prit le nom de Te-Agbanlin. Le troisième Do-aklin partit vers le nord et créa le royaume d’Abomey. Mais c’est son petit fils Houegbadja qui fit du royaume d’Abomey un état fort et puissant.

 Lorsque tu ne sais pas où tu vas,regarde d’où tu viens

 UNE ORGANISATION

 L’organisation du royaume d’Abomey ne fut soumise à aucune influence externe.

La société d’Abomey était rigoureusement hiérarchisée avec une structure politique fortement centralisée et composée de roturiers soumis à l’autorité royale.

Pour administrer son royaume le roi s’entoura d’un Migan siégeant à sa droite et d’un Mehou siégeant à sa gauche tout deux remplissant les fonctions de premier ministre. En dessous du Migan et du Mehou on retrouve des ministres aux compétences bien définies comme le ministre des cultes ( Aplogan), le ministre des finances, le chef de la police, le ministre chargé des problèmes fonciers (Tokpon) et par la suite un ministre des «blancs» (Yévognan).

Les femmes jouèrent un rôle important dans l’histoire de ce royaume. Au sein de la structure politique, des femmes étaient nommées par le roi afin qu’elles exercent un contrôle sur les activités des principaux dirigeants. Elle furent aussi à l’origine de nombreuses victoires militaires car c’est au royaume d’Abomey que fut créée la légendaire armée des amazones composée uniquement de femmes, la plupart vierges ou astreintes au célibat. Elles étaient lancées dans la bataille pendant les moments difficiles pour faire fléchir les dieux du combat.

Les troupes poppo qu’elles vainquirent se souviennent encore de leur bravoure et de leur puissance…

Fort de cette organisation rigoureuse et efficace le royaume d’Abomey va connaître une croissance sous l’impulsion des successeurs d’Houegbadja qui ne cesseront de faire croître ses frontières. En 1724 Abomey annexa le royaume d’ALLADA et en 1727 OUIDAH , suite à ces annexions le royaume prit alors le nom de Dahomey.

 C’est au bout de la vieille corde qu’on tisse la nouvelle.

 UN HOMME

En 1818 une étoile accéda au trône du Dahomey…

A cette date le prince Ghezo fut couronné roi du Dahomey et choisi pour devise la tirade suivante :  «  la jarre contient l’eau qui donnera au pays le bonheur. Si tous les enfants venaient par leurs doigts assemblés à en boucher les trous, l’eau de ne coulerait plus et le pays serait sauvé »

Durant son règne il rétablit la paix civile, s’employa à raffermir l’administration en épurant la bureaucratie royale, rationalisa la collecte des impôts et mis en place des statistiques démographiques.

Sous ses ordres, son ministre de l’agriculture imposa aux villages des plantations obligatoires et encouragea la vulgarisation et la production de nouvelles cultures vivrières provenant d’Amérique (ex manioc). Il favorisa également le commerce de l’huile de palme qui participa à l’essor économique de l’état. Ghézo se révéla être un grand économiste.

Sur le plan militaire il rationalisa l’organisation des contingents, modernisa les équipements de son armée et donna une place encore plus importante aux amazones. Véritable génie militaire, il remporta de nombreuses victoires notamment contre les yoroubas du royaume d’oyo.

Homme érudit et curieux, il encourageait les arts au sein de la cour et portait un intérêt particulier aux cultures étrangères.

Après 40 ans de règne éclairé Ghézo rejoignit la constellation des grandes étoiles africaines…

 Le buffle puissant traverse le pays et rien ne peut l’arrêter ou s’opposer à lui

 Mais en 1892 après une résistance farouche des descendants de Ghézo, le royaume du Dahomey tomba aux mains des voleurs de terres

Mais la sagesse africaine nous enseigne que L’éléphant meurt, mais ses défenses demeurent.

je suis Ghézo

Nous sommes Ghézo

Que l’Afrique retienne le nom de ses Héros

Sources :

– Histoire de l’Afrique noire , Joseph ki-zerbo , Hatier

Universalis, «DAHOMEY ROYAUME DU (XVIIIe-XIXe s.)»,Encyclopædia Universalis

mars 19, 2013 / njaone

Mey Ilimi*

 *celui qui détiens la connaissance en langue haoussa

De nombreux Hommes de science ont irradié de leur savoir et de leur intelligence notre continent.

Ecoutons l’histoire de l’un des pionniers:

C’est au NIGER, ancienne colonie française devenue indépendante en 1960 que va voir le jour l’un des plus brillants scientifiques que l’Afrique ait connue.

Abdou Moumouni voit le jour en 1929 dans le village de Tessaoua. Après de brillantes études notamment à l’école William Ponty du Sénégal, il part terminer sa formation universitaire en France.

En 1956 son parcours universitaire atteint son apogée. À cette date, il devient le premier africain agrégé de physique de l’histoire.

C’est à cette même époque qu’il se forge une conscience politique au sein de la puissante FEANF (Fédération des étudiants d’Afrique noire en France), syndicat qui regroupe les futurs leaders du continent comme Mamadou Dia, Amadou Mahtar M’Bow, Joseph Ki Zerbo ou encore Henri lopez.

Etudiant extrêmement brillant il va aussi être un des fers de lance de la contestation anti-coloniale. Désigné à de nombreuses reprises trésorier de la FEANF, il va aussi être le rédacteur du journal « les étudiants anti-colonialistes ».

Son cursus universitaire achevé il rentre en Afrique, comme de nombreux militants de la FEANF, pour participer à l’émancipation du continent et mettre sa science au service du développement de son peuple.

D’abord professeur, il enseignera au Sénégal, au Mali et au Niger.

Mais Abdou Moumouni va surtout marquer son époque et sa génération grâce aux recherches qu’il va mener sur l’énergie solaire. Véritable précurseur de cette technique, il va œuvrer sa vie durant à promouvoir ce procédé afin d’assurer l’indépendance énergétique du continent.

Il crée ainsi au Mali avec l’appui du président Modibo Kéita le centre d’énergie solaire, puis au Niger l’Onersol (office nationale de l’énergie solaire) avec l’appui des autorités Nigériennes.

Sous l’impulsion du professeur Moumouni, l’Onersol va travailler à améliorer le quotidien des nigériens. Ainsi des pompes à eau, des cuisinières, des séchoirs et même des télévisions fonctionnant à l’énergie solaire vont être mis au point et commercialisés par l’Onersol.

Véritables outils au service de son pays, toutes ces réalisations vont être développées et fabriquées localement.

Mais la crise des matières premières, notamment la chute du cours de l’uranium, va priver le professeur Moumouni et l’Onersol des financements étatiques et ainsi briser le rêve solaire qu’avait commencé à réaliser Abdou Moumouni…

L’action du professeur est dans la droite ligne de son engagement au sein de la FEANF qui est celui de rendre l’Afrique forte et indépendante en ne comptant que sur ses propres ressources.

Véritable visionnaire et en avance sur son temps, le professeur Moumouni a incontestablement marqué de son génie l’histoire du continent.

Méconnu en dehors de son pays d’origine, le Niger, Abdou Moumouni est un exemple pour la jeunesse africaine en quête de solutions pour voir émerger le continent

Décédé en 1999, son œuvre est restée inachevée, elle attend patiemment d’être reprise et d’être enfin menée à son terme…

Je suis Abdou Moumouni

Nous sommes Abdou Moumouni

Que l’Afrique retienne le nom de ses héros

T.L

février 8, 2013 / njaone

Souvenons-nous

Souvenons-nous.

février 8, 2013 / njaone

Souvenons-nous

C’est en 1913 dans le village de Dahiépa que voit le jour l’une des plus belles étoiles que la Cote d’ivoire ait connue.

L’histoire de notre étoile débute donc dans ce village de Dahiépa dans la région de Gagnoa en Côte d’ivoire. Très tôt orphelin de père et de mère, l’enfant de Dahiépa est recueilli et élevé dans la pure tradition bété par ses parents maternels dans le village de Biakou.

En 1920 le jeune fils de Dahiépa se sépare de ses parents et prend la direction de Gagnoa pour commencer son parcours scolaire. À l’école supérieure de Bingerville, il obtient son brevet d’étude primaire supérieur en 1930. Il sortira de à l’école de médecine de Dakar avec le titre de médecin africain en 1937. Durant toute la durée de ses études, notre héros fait preuve d’une vive intelligence et se fait remarquer par son caractère frondeur et rebelle.

A cette même époque les peuples de Côte d’ivoire sont soumis au diktat de l’envahisseur…

A sa sortie de l’école de médecine, notre nouveau médecin est affecté en Guinée. C’est au cours de son séjour en Guinée qu’il fait la rencontre d’un grand leader africain en la personne d’Ahmed Sékou Touré alors président de la section du RDA en Guinée.

Le RDA est à cette époque le plus grand mouvement panafricain d’Afrique de l’ouest qui lutte pour l’émancipation de l’Afrique.

Cette rencontre sera l’occasion pour le médecin d’adhérer au RDA. Epris de liberté et farouchement opposé aux injustices subies par son peuple, son engagement au sein du RDA n’est pas une surprise. Cet ainsi qu’il est admis au comité directeur du RDA en Guinée où il ne cesse de fustiger le colonialisme. L’administration coloniale va commencer à surveiller ce « révolutionnaire » qui, grâce à sa fougue oratoire, sème le trouble dans la colonie guinéenne.

Mais c’est en Côte d’ivoire, nom que le colon a donné à sa terre de natale, que le combat du jeune médecin va prendre une autre dimension. En 1947 il quitte définitivement la Guinée pour la terre de ses ancêtres.

Quand il retourne dans la colonie de Côte d’ivoire il rejoint dans l’arène du combat contre l’exploitation coloniale Jean-Baptiste Mockey, Ouezzin Coulibaly , Jacob William , Mathieu Ekra , Dignan Bailly, Anne-marie Raggie ou encore Sery-koré.

A cette même époque le travail forcé, prolongation de l’esclavage, est pratiqué sur la terre d’Eburnie par les fils de la nation des droits de l’homme…

Élu en 1948 sénateur dans le cadre de l’union française notre médecin s’envole pour la métropole française où il compte porter fièrement la cause des siens. Son passage au sénat français est salué par ses condisciples qui ne cessent de vanter ses talents d’orateur. Le fils de Dahiépa gagne le respect des sénateurs de part sa droiture et son intégrité.

Mais dans la colonie ivoirienne les années 49 et 50 sont des années difficiles pour les combattants du RDA. En effet l’administration coloniale a décidé de mener une lutte sans merci aux leaders du RDA qui était encore à cette époque un parti anti-colonialisme. Tous les leaders de ce parti son arrêtés, brimés, emprisonnés et intimidés. Les populations acquises à la cause du RDA sont tuées ; souvenons nous de la répression de Bouaflé. C’est dans cette période trouble que notre sénateur revient sur sa terre pour continuer le combat sur le terrain. A son retour il est l’un des rares leaders du RDA en liberté assumant son statut de leader. Il continue la lutte en fustigeant les dérives du colon et en sillonnant de nombreuses villes de la colonie ivoirienne pour prôner l’insurrection.

A cette époque les femmes marchent sur la prison de Grand-Bassam pour libérer leur maris enfermés lâchement par l’administration coloniale…

Le 18 novembre 1949 dans la ville de Daloa il prononce un discours dont la virulence n’a d’égal que sa détermination à libérer la Côte d’ivoire du joug colonial. Ce discours est la goutte d’eau qui fait déborder le vase…

Le 27 janvier 1950, notre sénateur prend la route de Gagnoa. Après une panne de son véhicule à quelques kilomètres de la ville de Bouaflé, il décide de s’y rendre à pieds afin d’y passer la nuit. En arrivant il se fait héberger par l’Almamy Ali Diaby. Le sénateur ne se doute de rien mais un complot se prépare contre lui. En effet dans la nuit, des agents de l’administration coloniale viennent l’arrêter, lui infligent d’atroces tortures avant de l’achever dans un bosquet à proximité de Bouaflé.

Ainsi se termine le combat de l’honorable fils de Dahiépa VICTOR BIAKA BODA .

 A cette époque le père de la nation pactise avec l’ennemi pour sauver sa peau et ses intérêts oubliant ainsi le sacrifice de Biaka Boda…

Durant plusieurs années l’administration coloniale a refusé de communiquer sur la disparition du sénateur, refusant même de remettre sa dépouille mortelle à sa famille. Malgré l’octroi de l’indépendance, le premier dirigeant de la colonie indépendante ne daigne pas honorer la mémoire de Victor Biaka Boda. Aucune sépulture digne de son rang ne lui sera offerte et aucun hommage national ne lui sera rendu. Victor Biaka Boda est un oublié de l’histoire de notre pays, très peu d’ivoiriens se souviennent ou même connaissent ce nom. Il fut un grand militant et une figure de proue de la résistance à l’oppression coloniale. Mort pour la lutte et pour son peuple, souvenons nous du sénateur Victor Biaka Boda et de son combat. N’oublions jamais le sacrifice qu’il a fait pour nous.

 Je suis Victor Biaka Boda

Nous sommes Victor Biaka Boda

Que l’Afrique retienne le nom de ses HEROS

Bibliographie: Cote d’Ivoire la disparition du patriote Victor Biaka Boda ,Devalois Biaka

décembre 17, 2012 / njaone

« UNKNOWN SOLDIER »

C’est le 13 avril 1978 que meurt Funmilayo Ransome Kuti, activiste féministe et militante nationaliste historique du Nigéria « mother of Africa », professeur et docteur honorifique, « Lioness of Lisabi ».

Mère de Fela Kuti.

C’est le 13 avril 1978 au matin, que Funmilayo Kuti mourut, à 78 ans, après avoir été jetée du haut de la fenêtre du deuxième étage de sa propre maison.

Il fallait bien pour venir à bout d’une si grande Dame qu’on y mette la forme… La junte militaire qui pénétra Kalakuta, dans le seul but de massacrer et communément appelée « Armée Nigériane », su bien comment s’y prendre…

Alors la boucle était bouclée, le témoin définitivement passé. En s’éteignant ce 13 avril 1978,  Funmilayo fit de son fils Fela, l’orphelin le plus dangereux du Nigeria ! De mère en fils, l’héritage de la lutte était transmis !

De ce petit cancre paresseux, adepte de musiques frivoles, avait émergé, au fil des voyages et des rencontres, un défenseur acharné des valeurs africaines, pourfendeur des aliénations coloniales et des assoiffées de pétrole Nigérian.  

Il fallut l’exil aux Amériques, les cris des panthères noires, des jazzmen fous et la précarité des immigrés panafricains,  pour transformer le conformiste Fela Ransome, petit produit de l’aristocratie yoruba, en Fela Anikulapo Kuti, créateur possédé de l’Afro Beat : un rythme diabolique gonflé de souffre craché au visage du président-traitre, larbin des puissances coloniales et oppresseur Obasanjo !

Et voyez l’homme nouveau s’élever contre le pouvoir et l’armée nigériane toute entière, jeter aux ordures son costume trois pièces, épouser ses 90 danseuses en une grande cérémonie polygame et s’autoproclamer Président de la République de Kalakuta, Etat dans l’Etat, au cœur de la fourmilière Lagos !

Mais tout se paye. Bientôt se succédèrent les intimidations, les brimades, l’emprisonnement, la torture, le meurtre…

Et quand Fela alla porter plainte à la justice Nigériane contre le Soldat qui avait balancé sa mère par la fenêtre du deuxième étage, qu’est-ce qu’on lui répondit ?

« Malheureusement nous ne pouvons donner suite à votre plainte, l’homme qui a fait ça n’est pas connu de l’armée Nigériane…

…C’est un Soldat inconnu ! »

Cela fait maintenant 15 ans que Fela nous as quitté, mais sa musique, l’Afro Beat n’a rien perdu de sa virulence et, malheureusement de son actualité ! La lutte continue !

Music is the Weapon

Je suis Fela Anikulapo Kuti

Nous sommes Fela Anikulapo Kuti

Que l’afrique retienne le nom de ses Héros

novembre 24, 2012 / njaone

Le dernier Almamy

 

A la fin du 18ieme siècle sur les terres de la Guinée actuelle s’élevait le grand royaume du Fouta. Fondé par l’illustre Karamoko Alfa (alfaya) et par son compagnon Ibrahima Sori (soriya) .

L’Almamy (chef) du Fouta est désigné par un conseil des anciens et est ensuite investi Almamy dans la cité sainte de Fougoumba Il exerce le pouvoir politique , administratif et judiciaire dans un cadre collégial dans la capitale politique du Fouta : Timbo.

Une particularité du royaume est qu’il est dirigé en alternance. En effet un système a été mis  en place dans lequel les descendants Alfaya et Soriya occupent chacun le pouvoir sur une période de 2 ans.

Le royaume est divisé en 9 diiwe (provinces) dirigé par un gouverneur qui jouit d’une certaine autonomie dans la direction des affaires de sa province.

L’histoire du Fouta sera marquée par le destin de grands hommes notamment l’Almamy Bocar biro «celui qui ne fuit pas et qui ne craint jamais».

Descendant de l’Almamy Oumar du clan des Soriyas, il va mener une guerre fratricide contre son frère Alfa Mamadou Paté pour avoir le contrôle du royaume du Fouta. Grâce à une ruse il réussit à se faire investir à Fougoumba par une partie du conseil des anciens pendant que son frère Alfa Mamadou Paté se voit lui aussi couronner par l’autre partie du conseil et les chefs des diiwe dans la ville de Bhouriya.

Face à cette confusion à la tête de l’Etat, la guerre semble être le seul moyen de départager les deux frères.

Le conflit armé aura lieu à Timbo, capitale du Fouta et se soldera par la victoire du grand Bocar Biro qui pouvait enfin devenir Almamy du Fouta.

Au début de son règne l’Almamy doit faire face à une conspiration interne contre lui, emmenée par Alfa Ibrahima, Mody Abdoulaye (frere de Alfa Mamadou Paté) et le chef de la province du labé Alfa Yaya.

Lors de la bataille de Bantinhel le 13 décembre 1895 opposant Bocar Biro aux conspirateurs l’avantage sera pris par les traîtres qui croyant avoir tué l’Almamy se rendirent à Fougoumba pour élire un nouvel Almamy.

Quelque temps plus tard l’Almamy fut aperçu vivant. La joie des traitres se transforma en terreur.

Fidèle à sa renommé de grand guerrier qui refuse la Défaite Bocar Biro prépara sa revanche.

Celle-ci aura lieu lors de la bataille de Petel Djiga ( rocher du charognard). La victoire fut totale pour l’Almamy qui décima ses adversaires et dit à la fin de la bataille « on ne peut blesser une panthère et retourner se coucher comme si de rien n’était, cela est impossible»

Fidèle à son statut de grand guerrier l’almamy rentre à Timbo en héros et assoit son autorité sur tout le Fouta. Le Lion Bocar est de retour.

Après les querelles internes un autre combat attend l’Almamy celui contre l’envahisseur français. Farouchement attaché à l’indépendance de son royaume il refuse tout accord avec les français.

Face à l’intransigeance de Bocar Biro quis’oppose à toute forme de soumission, les français décident de soumettre le Fouta par la manière forte.

Bocar Biro «celui qui ne fuit pas et qui ne craint jamais» accepta son destin et décida de mener la bataille la plus importante de son histoire, celle pour l’honneur et l’indépendance du Fouta.

L’histoire s’écrira donc lors de la bataille de Poredaka , les grands guerriers du Fouta alliés aux sofas de l’illustre résistant Samory Touré faisaient face aux troupes de l’envahisseur.

La bataille fut épique mais malgré toute sa volonté et son courage l’Almamy tomba et avec lui le Fouta sous les coups des voleurs de terres.

Ainsi se termine l’histoire du lion du Fouta.

Héros de la lutte, résistant incorruptible, Bocar Biro demeure un exemple de dignité.

Un de ses adversaires dira de lui : «On ne saurait dénier à Bicar Biro l’âme d’un grand patriote, jamais il n’admit un instant que la tutelle de l’étranger pût s’exercer sur son pays, à aucun moment de sa vie il ne songea à faire appel à lui pour remédier aux vicissitudes de sa fortune»

Je suis BOCAR BIRO

Nous sommes BOCAR BIRO

QUE L’AFRIQUE RETIENNE LE NOM DE SES HEROS

T.L

 

 

conseil de lecture : le Roi de Kahel de Tierno Monénembo

novembre 6, 2012 / njaone

La Candace Amanishakhéto, reine de Méroé

Je vous parle d’une reine d’Afrique, je vous parle de la Candace Amanishakhéto

Le titre de Candace, qui signifie  » mère du roi  » était celui des reines nubiennes qui avait un rôle politique suprême. Amanishakheto fut durant une trentaine d’années à la tête du royaume de Méroé, dans l’actuel Soudan autrefois appelé Nubie par les égyptiens

L’île de Méroé, capitale du royaume après Kerma et Napata, accueillait la demeure de la reine ainsi que la nécropole Amanishakhéto succéda à sa mère, la Candace Amanirenas, à l’époque des incursions romaines dans le Nord de l’Afrique.

Je vous parle d’une reine d’Afrique, je vous parle de la Candace Amanishakhéto

Les Méroïtes possédaient une administration efficace, des armées redoutées, une écriture ingénieuse et une agriculture prospère. La civilisation méroïte, héritière d’une culture datant de 2250 avant JC depuis l’avènement du royaume de Kerma, était brillante et ouverte sur le monde

Le royaume était riche, tenant les voies de commerce terrestres reliant le monde méditerranéen et l’Afrique Subsaharienne C’était une société matriarcale où les femmes avaient un rôle de premier choix et participaient à toutes les prises de décision

Je vous parle d’une reine d’Afrique, je vous parle de la Candace Amanishakhéto

Entre -28 et -21, Auguste, empereur Romain décida d’expédier en Nubie des légions déjà postées en Égypte La Candace Amanishakheto venait de prendre la tête du royaume de Koush suite à la mort de sa mère

La révolte nubienne ne se fit pas attendre, les monuments et statues construits par les romains furent détruits La tête d ́une statue d’Auguste, fut enterrée sous le seuil d’un palais de Méroé afin que chaque Méroïte qui entrait ou sortait, piétine symboliquement la tête de leur ennemi

Je vous parle d’une reine d’Afrique, je vous parle de la Candace Amanishakheto

La souveraine Amanishakhéto refusa de se soumettre à Auguste et s’allia au royaume d’Axoum pour combattre les légions romaines En -23, elle fit une incursion dans l’Égypte sous occupation romaine et envoie ses troupes en Thébaïde pour piller l’île de Philæ

Une armée de 30 000 Nubiens et Axoumites anéantit trois cohortes romaines à Syène, pillant toutes les villes sur son passage jusqu’à Éléphantine En -21, la Candace conclu un traité de paix à la faveur du royaume de Méroé, puisqu’après le recul des romains, il prospéra encore pendant 200 ans

Je vous parle d’une reine d’Afrique, je vous parle de la Candace Amanishakheto

A la mort de la Candace Amanishakhéto, la reine qui repoussa les romains hors de Nubie, on lui construisit une pyramide pour sépulture Elle fut enterrée dans la nécropole de Méroé, entourée de son trésor: une montagne de bijoux et parures en or et en argent

Notre histoire est pleine de reines, de héros et de combattants, illustres figures de la grandeur des peuples d’Afrique

Elle doit être pour nous le témoignage de cette puissance et de cette dignité qui existe encore en nous

Je vous parle d’une reine d’Afrique, je vous parle de la Candace Amanishakheto Que l’Afrique retienne le nom de ses héros

 

octobre 31, 2012 / njaone

MANSA

Depuis maintenant plus de huit siècles les griots de la lignée des Kouyaté racontent l’histoire de celui que l’on appelle le Lion du Mandingue : Soundjata Keita Mansa (roi des rois) de l’empire Mandé.

Ecoutons Balla Fasséké premier de la lignée des Kouyaté, griot du Mansa, nous raconter une partie de cette histoire :

C’est en l’an 1190 que naquit Soundjata keita , fils du roi du Mandé Naré Maghann Konaté et de la femme-buffle Sogolon Koudouma.

Après une enfance difficile due à son infirmité il fuit le royaume de son père chassé par sa belle mère pour se réfugier dans le royaume de Nema où il apprend l’art de la guerre et devint un combattant d’exception sans nul égal.

C’est lors de son exil qu’il apprend que le royaume de son père a été dévasté et est désormais sous la domination du roi-sorcier Soumangourou Kanté alors Empereur du Sosso.

Désireux de libérer son peuple du joug du roi sorcier le lion du Mandingue va lever une grande armée et fédérer autour de lui d’autres royaumes sous domination. C’est le début d’une guerre épique opposant deux guerriers d’exception.

Le sort de cette guerre se jouera lors de la sanglante bataille de Kirina en 1235 qui se solda par la victoire de Soundjata : L’empire du Mandé venait de naitre.

Afin de donner à son nouvel empire des bases solides Soundjata va réunir autour de lui les notables de l’empire afin d’élaborer une charte pour régir la vie de sa communauté.

C’est ainsi que va naitre le Dunya Makilikan (Injonction au Monde) ,véritable déclaration des droits humains et acte fondateur de l’empire du mandé. Cette déclaration se positionne comme un acte révolutionnaire voulu par un homme d’exception: Soundjata Keita.

«toutes ces paroles m’ont été donnée pure de tout mensonge

je l’ai donc transmise sans altération aucune»

 

Ecoutons Balla Fasséké nous lire l’injonction au monde:

1. Les chasseurs déclarent :

Toute vie (humaine) est une vie

Il est vrai qu’une vie apparaît à l’existence avant une autre vie,

Mais une vie n’est pas plus « ancienne », plus respectable qu’une autre vie,

De même qu’une vie n’est pas supérieure à une autre vie.

2. Les chasseurs déclarent :

Toute vie étant une vie,

Tout tort causé à une vie exige réparation.

Par conséquent,

Que nul ne s’en prenne gratuitement à son voisin,

Que nul ne cause du tort à son prochain,

Que nul ne martyrise son semblable.

3. Les chasseurs déclarent :

Que chacun veille sur son prochain,

Que chacun vénère ses géniteurs,

Que chacun éduque comme il se doit ses enfants,

Que chacun « entretienne », pourvoie aux besoins des membres de sa famille.

4. Les chasseurs déclarent :

Que chacun veille sur le pays de ses pères.

Par pays ou patrie, faso,

Il faut entendre aussi et surtout les hommes ;

Car « tout pays, toute terre qui verrait les hommes disparaître de sa surface

Deviendrait aussitôt nostalgique ».

5. Les chasseurs déclarent :

La faim n’est pas une bonne chose,

L’esclavage n’est pas non plus une bonne chose ;

Il n’y a pas pire calamité que ces choses-là,

Dans ce bas monde.

Tant que nous détiendrons le carquois et l’arc,

La faim ne tuera plus personne au Mandé,

Si d’aventure la famine venait à sévir ;

La guerre ne détruira plus jamais de village

Pour y prélever des esclaves ;

C’est dire que nul ne placera désormais le mors dans la bouche de son semblable

Pour aller le vendre ;

Personne ne sera non plus battu,

A fortiori mis à mort,

Parce qu’il est fils d’esclave.

6. Les chasseurs déclarent :

L’essence de l’esclavage est éteinte ce jour,

« D’un mur à l’autre », d’une frontière à l’autre du Mandé ;

La razzia est bannie à compter de ce jour au Mandé ;

Les tourments nés de ces horreurs sont finis à partir de ce jour au Mandé.

Quelle épreuve que le tourment !

Surtout lorsque l’opprimé ne dispose d’aucun recours.

L’esclave ne jouit d’aucune considération,

Nulle part dans le monde.

7. Les gens d’autrefois nous disent :

« L’homme en tant qu’individu

Fait d’os et de chair,

De moelle et de nerfs,

De peau recouverte de poils et de cheveux,

Se nourrit d’aliments et de boissons ;

Mais son « âme », son esprit vit de trois choses :

Voir qui il a envie de voir,

Dire ce qu’il a envie de dire

Et faire ce qu’il a envie de faire ;

Si une seule de ces choses venait à manquer à l’âme humaine,

Elle en souffrirait et s’étiolerait sûrement.»

En conséquence, les chasseurs déclarent :

Chacun dispose désormais de sa personne,

Chacun est libre de ses actes,

Chacun dispose désormais des fruits de son travail.

Tel est le serment du Manden

A l’adresse des oreilles du monde tout entier

«toutes ces paroles m’ont été donnée pure de tout mensonge

je l’ai donc transmise sans altération aucune»

Que faisons nous de l’héritage puissant que nous laisse le lion du Mandingue ?

Comment les descendants de Soundjata peuvent-ils se construire s’ils ignorent et rejettent l’histoire qui est la leur ?

Le retour vers la connaissance du passé n’est pas synonyme d’hérésie mais une simple volonté de créer un futur sur des bases qui nous sont propres.

Le but ici est de rechercher à vaincre l’influence du modèle occidental pour se construire grâce à celle de notre histoire.

Il nous faut comprendre que le temps est venu de penser par nous mêmes comme l’ont fait les chasseurs du Mandé.

N’ayons pas peur des défis et rappelons nous que l’Europe a su, à un moment donné de son histoire, se tourner vers Athènes et la Grèce antique afin de se créer cette civilisation dont elle est fière.

Sans une connaissance et une interprétation lucides du passé, le futur d’un peuple ou d’une nation ne peut s’écrire dans la vérité.

T.L

octobre 23, 2012 / njaone

Zingha Reine du Matamba

Je vous parle d’une reine d’Afrique, je vous parle de la souveraine Zingha

 

Anne Zingha, de son vrai nom Ngola Mbandi Nzinga Bandi Kia Ngola,

qui signifie  » la reine dont la flèche trouve toujours son but  »

Fut durant une trentaine d’années à la tête du royaume de Matamba-Ngondo, actuel Angola.

 

Je vous parle d’une reine d’Afrique, je vous parle de la souveraine Zingha

 

Anne Zingha était la fille de Zingha N Bandi Ngola, huitième roi de Matamba-Ngondo

Tous les devins présents à sa naissance prédirent qu’elle serai une reine comme jamais il n’ y en a eu et comme jamais il n’y en aura

C’était une femme d’une beauté stupéfiante, d’un tempérament de fer et d’un charisme incontesté

 

Je vous parle d’une reine d’Afrique, je vous parle de la souveraine Zingha

 

Anne Zingha était à la tête d’un état prospère et paisible, un véritable eldorado

Son peuple vivait en bonne intelligence pratiquant des activités aussi variées que l’artisanat, l’extraction minière et le commerce transfrontalier

C’était un pays riche de diamants, de pâturages et de terres fertiles

 

Je vous parle d’une reine d’Afrique, je vous parle de la souveraine Zingha

 

A l’arrivée des colonisateurs portugais qui voulaient s’approprier les terres de son royaume

Anne Zingha fut celle qui mena les pourparlers avec le Vice-roi du Portugal Don Joao Correira Da Souza à Luanda

Grace à son sens de la répartie, elle obtint le recul des troupes et le respect de la souveraineté du Matamba

 

Je vous parle d’une reine d’Afrique, je vous parle de la souveraine Zingha

 

Anne Zingha refusa de payer le tribut: 13 000 esclaves par an à livrer à l’administration colonial

Elle refusa toute forme de protectorat et forma ses troupes à l’endurance

Face à ses ennemis elle fut impitoyable et mena une lutte qui se solda par un traité de paix le 24 novembre 1657

 

Je vous parle d’une reine d’Afrique, je vous parle de la souveraine Zingha

 

jusqu’a 73 ans elle conduisit la résistance, accompagnant ses troupes au combat

Jusqu’à sa mort, elle resta digne, ne trahissant jamais la cause de son peuple

Son seul regret : ne pas avoir eu de fils pour la remplacer sur le trône du Matamba

 

Je vous parle d’une reine d’Afrique, je vous parle de la souveraine Zingha

Que l’Afrique retienne le nom de ses héroïnes

 

Vanessa Nandjui